28.5.15

Youtubeuses beaute : l’attaque des clones ?

La première fois que je me suis rendue sur Youtube pour chercher des conseils maquillage c’était en 2007. Il y a presque dix ans. Je ne me maquillais quasiment jamais et cherchais donc quelques bonnes astuces pour obtenir un maquillage digne de Beyoncé herself. Je suis rapidement tombée sur la chaîne de Michelle Phan désormais devenue prêtresse internationale de la mise en beauté sur la toile. On ne va pas se mentir aujourd’hui on tombe plus souvent sur des « tags », les « GRWM », les « room tour » et autres « mises au point » que des vidéos possédant un réel aspect « beauté ». En fait elles se font diablement rares.

Youtube est devenue une fourmilière telle qu’on ne compte plus les nouvelles recrues beauté déboulant sur le web chaque jour. Pas que j’ai une dent contre elles, j’ai moi-même un compte (pas tellement actif) et j’ai surtout aimé découvrir certaines d’entre elles quand le phénomène était encore à ses débuts. Ce que je regrette aujourd’hui c’est cette vague gigantesque d’uniformisation : les comptes, les vidéos, les attitudes, les contenus se ressemblent tous…


Celles qu’on retient ? Les plus suivies, les copines et les réseaux des plus suivies… Et de façon vraiment minoritaire celles qui se détachent des normes établies par la masse. Faisons un calcul simple : sur les cinq plus grosses têtes françaises du site seules deux produisent plus ou moins régulièrement des contenus vraiment orienté beauté avec des tutoriels coiffure ou maquillage, des revues précises de produits, des conseils concrets.


  • Les ressemblances ?

Aujourd’hui c’est bousculade de « Get ready with me (GRWM) », d’ « Ask »,  de « tags », de « favoris », de « room tours ». Chaque youtubeuse nous propose à intervalle régulier de découvrir le contenu de son sac, de se préparer avec elle pour aller aux toilettes, de faire une petite mise au point sur sa vie privée et son avenir sur le réseau social avec des foires aux questions. Des contenus pas tellement orientés beauté, assez génériques et plus ou moins les mêmes peu importe la chaîne sur laquelle on se trouve. Soyons claires, je n’ai rien contre tout ce déballage mais ce n’est pas tellement ce que j’attends quand je recherche un compté dédié à la beauté. Des revues détaillées sur les dernières nouveautés d’une marque, un tutoriel m’aidant a réaliser un chignon travaillé, à dessiner un trait d’eyeliner potable sont à mon sens plus appropriés. Sauf que dans la guerre des vues et des abonnées tout le monde se loge à la même enseigne : parce que produire quelque chose de déjà connu et populaire c’est se garantir des vues, des abonnées. 

L’autre point frappant c’est la professionnalisation des contenus : éclairages, parapluies, reflex, musiques, logiciels de montage toujours plus élaborés. Chaque youtubeuse tente de mettre toutes les chances se son côté en rassemblant ces divers atouts pour produire le meilleur contenu possible. C’est très bien, c’est agréable, mais ce n’est pas indispensable. J’ai plutôt l’impression de voir un passe temps  autrefois authentique se transformer en une véritable petite entreprise dans la course aux vues. Une avalanche de fondus, d’émoticônes, ou de musiques à la mode ne me fera pas oublier un contenu pas tellement qualitatif derrière un vernis esthétique. Et la vague n’est pas prête de s’arrêter quand je vois des adolescentes de 12 ans réclamer un reflex à noël pour pouvoir se filmer dans leur chambre. 

Enfin la tendance qui me fait carrément flipper ces derniers temps : l’arrêt des études et l’étalage grandissant de sa vie privée. J’admets que c’est une tendance que l’on remarque principalement chez les plus suivies ; celles qui ont les plus gros partenariats avec les marques et les chaînes de télévision. Celles qui peuvent temporairement « se le permettre ». Evidemment chacun fait ce qu’il veut de sa propre vie et j'admire la réussite de certaines d'entre elles mais je trouve souvent dangereux de transmettre ce type de message et de parcours à des abonnées pour la plupart très jeunes et encore en plein apprentissage scolaire. Si pour certaines un métier consiste à passer ses journées sur son canapé à monter une vidéo, filmer son repas, ses achats ou encore faire ses courses dans le centre commercial du coin c’est relativement effrayant et pas ce que j’appelle un exemple. Et ce n’est pas non plus ce qui devrait faire rêver les plus jeunes. 

Du coup je me suis "amusée" a faire quelques petits calculs et graphiques basés sur les 20 dernières vidéos de cinq youtubeuses beauté connues et particulièrement suivies. Voici ce que ça donne : 

Oui vous lisez bien, deux personnes seulement produisent 79% du contenu beauté...
  • Mais alors qu’est-ce qu’on perd ?

La plus grande perte ? L’authenticité ! Tous les détails sont travaillés et contrôlés au millimètre près : le rythme des publications, la séparation des contenus (chaîne de vlog / chaîne beauté), le montage, l’arrière plan (j’hallucine encore devant les « pièces youtube »), la tenue… On peut également suivre avec une facilité déconcertante les campagnes marketing des marques. Une vague de revues sur les produits the body shop en février, la nouvelle collection de too faced en mars, les voyages sponsorisés chez Disneyland en avril… sur une bonne vingtaine de chaînes en même temps. On sent bien que parmi les plus suivies un rendement de la vidéo a lieu, tous les paramètres sont mis en place pour obtenir le plus de visibilité et de partages possibles. J’entends bien que le discours et la passion derrière tout ça est sincère chez la plupart des filles mais cette normalisation de leur activité l’est beaucoup moins. 

Ce que je regrette également et que je désignais plus tôt c’est la perte de contenus réellement dédiés à la beauté. Les tutoriels coiffure, maquillage, nail art, les conseils et les revues se font assez rares. Je ne me tourne plus du tout vers Youtube pour les trouver mais vers les blogs plus spécialisés, moins visités, encore pour la plupart authentiques. Personnellement savoir ce que Youtubeuse 1, 2 et 3 vont répondre au tag « I love Spring » ne va pas m’apporter grand chose. 

En découle directement… la fin des contenus originaux. Les tags se partagent plus vite que la dernière sextape de Paris Hilton, les contenus sortant du lot sont noyés sous la masse des « hauls », le qualitatif effacé dernière le grand déballage. Je n’ai rien contre le partage, je regrette simplement qu’il ne soit pas plus intéressant. En fait si vous recherchez réellement des contenus originaux tapez dans les chaînes des youtubeuses "historiques" n'ayant pas décidé de prendre le train de l'uniformisation ou celles cherchant vraiment à partager leur passion. 

Youtubeuses beauté hein ?

  • A qui la faute ?

D'une part les marques qui se sont emparées du phénomène des youtubeuses à juste titre. Tout le monde y gagne, les filles peuvent tester les nouveautés et les entreprises gagnent en visibilité et se reposent sur leur influence. Dans les deux cas chaque partie n’a pas tort de se servir de l’autre sauf que désormais tout est tellement visible que nous ne faisons plus confiance ni à l’une ni à l’autre. Et dans ce domaine Youtube est loin d’être le seul canal concerné. 

Et l'autre responsable, celui qui est le plus difficile à maîtriser : l’effet de groupe. Vous trouverez peu de nouvelles chaînes beauté ne possédant pas leur « Challenge », « Une journée avec moi », « Tag » pas forcément lié à un contenu esthétique. Et pour cause c’est devenu la norme, les plus « grandes » l’ont fait il faut donc suivre l’exemple pour fonctionner. C’est normal, indispensable pour être considéré comme faisant partie du groupe. Là encore les gens font bien ce qu’ils veulent mais quand les contenus de ce type dépassent les vidéos réellement axées beauté je pense qu’on peut se passer de la mention « beauty » ou « beauté » dans son pseudo/titre. 

En bref Youtube évolue, les attentes de son public aussi, la mode se répand et c’est normal. Est-ce qu’on gagne en qualité ? Je n'en suis pas sûre. 

12.5.15

Comment « booktube » m’a de nouveau fait succomber aux romans pour ados…

J’ai toujours été thriller. Ces histoires souvent un peu glauques et bien flippantes qui te tiennent en haleine jusqu’à épuisement des pages c’est généralement ce que je choisis en parcourant les rayons d’une librairie. Enfin que je choisissais. Parce que même si j’affectionne toujours autant les récits à suspense j’ai replongé dans un genre littéraire plus qu’inventif : les romans pour jeunes adultes (ou young adult pour les puristes). 

Et les responsables ce sont les « booktubers », vous connaissez peut-être déjà ce nouveau mot et phénomène d’internet contractant Youtube et Livre. Menés en France par MalorieDuns Books, Les lectures de Nine ou encore FairyNeverland ils colonisent peu à peu nos écrans pour nous conseiller leurs meilleures trouvailles littéraires et ça fait un bien fou. Et c’est grâce à ces biens aimables personnes que j’ai renoué avec un genre que je n’avais pas réellement retrouvé depuis le lycée. 


Les romans pour jeunes adultes c’est un genre que j’ai toujours apprécié, il met en place des scénarios souvent très prenants, pleins de surprises et posant la plupart du temps des questions sujettes à la réflexion. J’ai plus particulièrement redécouvert ce style en m’attelant à la lecture d’Hunger Games il y a plusieurs années qui m’avait transportée en un rien de temps dans un univers que je ne parvenais pas à quitter. Tombant par la même occasion amoureuse du genre dystopique j’ai cherché d’autres ouvrages du même style et j’ai découvert booktube. 

C’est ainsi que mes habitudes littéraires se sont transformées. 

J’ai pu faire connaissance avec Cinder, Ruby Red, The Winner Curse, Starters, The Jewel et même mon petit plaisir coupable The selection (je te rassure la plupart ont été traduits). Tout un tas d’histoires hautes en couleurs et en créativité. Même si les héroïnes de ces histoires sont pour la plupart du temps (pour ne pas dire toujours) plus jeunes que moi je n’ai aucun mal à me plonger dans leurs mondes, leurs rêves et peurs et surtout le pétrin dans lequel elles se trouvent souvent. Le point commun de ces livres ? Leur univers à la fois si lointain et reposant sur des bases pourtant si réalistes et proches de nos problématiques actuelles. 

Hunger Games dénonce les médias, Divergent l’uniformisation, Starters le jeunisme tout comme Harry Potter défendait le partage et l’ouverture totale sur les autres et le monde.  En plus d’un bon divertissement c’est très probablement ce qui permet au lecteur de s’identifier aussi facilement et rapidement aux personnages principaux et au récit : les messages. Bien que les thrillers me fassent toujours autant d’effet la leçon principale que j’en tire la plupart du temps est : ne t’approche pas des gens ayant l’air de psychopathes. Avec les livres pour jeunes adultes, le léger vernis didactique les enrobant est l’une des raisons qui me pousse à les apprécier autant. Ils perdent cet aspect parfois superficiel que l’on peut leur attribuer. 


L’air de rien ces bouquins que l’on ne regarde que de loin comportent des valeurs et des sujets poussés forçant la réflexion et l’ouverture d’esprit. Sans s’en rendre compte on fait des rapprochements entre l’histoire et des situations sociétales ou historiques connues, on compare, on tire des conclusions et on grandit. C’est probablement cela qui rend le genre addictif et m’empêche désormais de l’abandonner de nouveau.  

Evidemment je n’ai pas délaissé mes thrillers, mes romans de science fiction, les quelques classiques et bouquins fantasy que j’avais l’habitude de lire mais j’accorde de nouveau une grande place à ces romans « pour ados » que je ne regardais plus que comme des objets appartenant à un temps révolu. Bientôt je vous ferait probablement découvrir l’un de mes coups de cœur en la matière, une inventive et addictive réécriture d’un conte bien connu : Cinder. 



10.5.15

Le jour ou je me suis prise pour Valerie Damido

C’était en mai (l'année dernière), j’étais euphorique et naïve et je venais tout juste de signer ma promesse de vente. J’allais devenir propriétaire ! Et j’avais du boulot pour transformer l’appartement que j’allais acheter en petit nid douillet. Si le domicile de mes rêves avec son ambiance sereine et sa déco délicieusement rétro était bien défini dans mon esprit il n’en était pas de même dans la réalité... Moquettes dans les trois quart des pièces (salle de bain comprise), tapisserie vieillissante, peintures au goût douteux et associations de couleurs approximatives tout était là pour décourager n’importe quel acheteur. Pas moi.

Enfin au début. 

Armée de toute ma bonne volonté et de mes rêves immobiliers j’ai consulté les tutoriels, les astuces bricolage, les comparatifs d’outils, de peintures… j’étais prête à attaquer les travaux ! En théorie. Car quand la pratique est arrivée tout est devenu un poil plus compliqué, les quantités choisies n’étaient pas suffisantes, les produits pas aussi faciles à utiliser que dans les vidéos de présentation, les travaux beaucoup plus lents à avancer. Si j’avais pu savoir à l’avance le temps et les efforts qu’allaient réclamer la rénovation de mon appartement, j’aurais probablement réfléchi à deux fois ou économisé plus pour me faire aider par des professionnels. De la sueur et des larmes j’en ai versé, mais presque huit mois après avoir officiellement acheté mon appartement je suis fière des changements opérés et du résultat final, mon appartement me plaît, me ressemble et j’y suis à l’aise. 


Alors toi petite naïve (ou naïf hein je ne suis pas sectaire), ne pense pas que la tâche ne sera pas sans difficultés en assumant tes travaux sans professionnels… mais elle en vaut le coup et à la fin tu verras, tu sera fière !  Mais trêve de bavardages, je te présente dès à présent les changements dignes d’une émission de déco de mon petit cocon. 

Ce qu’il faut savoir c’est que j’ai eu un mini coup de cœur sur ma maison avant même de la voir « en vrai ».  J’avais pu consulter les plans de l’appartement en agence et j’ai immédiatement imaginé ce qui pouvait changer et comment j’allais y agencer mes meubles. Heureusement car si je n’avais pas eu ce guide j’aurais franchement pris peur. Pas super lumineux, vieux, mal décoré et entretenu ce n’était pas à première vue un cadeau. Et pourtant j’en suis très fière aujourd’hui. 

L’un des changements les plus frappant c’est l’espace de vie, le salon donnant sur sa cuisine ouverte. Aujourd’hui un espace lumineux, spacieux et clairement rajeuni. Avant trois pièces séparées, privées de lumière et loin d’être modernes. Pour tout arranger à mon goût j’ai cassé la cloison séparant la cuisine du salon et libérant les trois mètres carré d’entrée bien sombres.  Désormais l’espace est pratique, moderne et bien exploité ! 

Avant
Après !
Avant (superbe tapisserie)
Après
La chambre a elle aussi bénéficié d’un lifting. Disparue la moquette, le papier peint mal posé absorbant la lumière et le vieux placard tout cassé. J’ai ramené la douceur et la luminosité dans la pièce en y installant un sol clair, en remplaçant les portes cassées du placard par un rideau taupe satiné et en peignant les murs en blanc (toujours !). Bon j’ai aussi satisfait un désir de gamine en peignant un mur dans un rose très doux pour apporter plus de chaleur. Quelques petits accessoires adorables en bonus et BIM ma chambre devient mon nouveau cocon.

Avant / Après
Avant / Après
Il y a eu bien d’autres changements dans l’ensemble des autres pièces comme la salle de bain qui autrefois habillée de moquette possède désormais le même sol que le reste de l’appartement, s’est parée de blanc et abrite maintenant des meubles modernes et n’envahissant pas tout l’espace. Les toilettes (pièce fondamentale l’air de rien) qui ont dit adieu à leur papier peint orange et a présent dotés d’étagères bien pratiques pour ranger tout le bazar ménager (tu sais la lessive mange-place, les pastilles du lave vaisselle et tous les produits que le chat et les enfants ne doivent pas avaler). 

Avant / Après
Alors évidemment il me reste pleins de petites finitions (oui même après des mois entiers de travaux) mais les économies réalisées en réalisant la majorité de la rénovation de l’appartement sans payer des professionnel me permets désormais d’investir dans un nouveau tableau électrique (l’équivalent d’un rein en terme de prix), d’autres éléments de déco ou de sécurité. 

Une nouvelle fois je vais te dire que l’aventure ne se fera pas sans encombres mais si moi totale novice du bricolage, du montage de meubles et de travaux j’ai pu le faire… je suis certaine que toi aussi. Bon par contre je te cache pas qu’il faut dire adieu à tes jolies manucures parce que tes ongles vont sacrément morfler, les miens sont encore en période de rétablissement (adieu belle manucure jamais écaillée). 

Je vous laisse avec une petite (longue) vidéo reprenant plusieurs moments de vie lors de l’aménagement de l’appartement. J’aurais aussi aimé filmer pendant les travaux (c’était l’intention première) mais je reconnais que peindre le plafond ou appliquer de l’enduit puis le poncer ben ça occupe plus l’esprit que de brancher son appareil… En tout cas si vous avez des questions, besoin de conseils divers et variés, n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires de l’article ! 

Allez je vous laisse j’ai une petite visite chez Leroy Merlin à faire !